Mise en place des comités de surveillance et protection de la jeune fille au niveau des communautés de base

La Mission conjointe Médiateur de la République- Vision Mondiale, dans le cadre de la campagne de lutte contre les violences faites aux enfants, a clos la série de sessions de dialogues communautaires parc la région de Tahoua. C’est la commune de Kalfou, située à une trentaine de kilomètres de Tahoua qui a constitué la dernière étape des dix communes qui ont servi de cadre aux dialogues communautaires entre les leaders d’opinions et les délégations du Médiateur de la République en partenariat avec celle de World vision.
La Mission conjointe Médiateur de la République- Vision Mondiale, dans le cadre de la campagne de lutte contre les violences faites aux enfants, a clos la série de sessions de dialogues communautaires parc la région de Tahoua. C’est la commune de Kalfou, située à une trentaine de kilomètres de Tahoua qui a constitué la dernière étape des dix communes qui ont servi de cadre aux dialogues communautaires entre les leaders d’opinions et les délégations du Médiateur de la République en partenariat avec celle de World vision. Ces dix communes ont été ciblées comme des localités qui présentent encore des résistances à la lutte contre les violences faites aux enfants, notamment les mariages précoces ou forcés dans les régions de Maradi, Tahoua, Tillabery et Zinder. Les Communes de Damagaram Takaya et Birni kazoé à Zinder, Kalfou et Tahoua Commune ont reçu à leur tour la mission conjointe après le lancement de la zone Est du Pays par le médiateur de la République, Me Ali Sirfi Maiga à Chadakori dans région de Maradi le 3 avril dernier. Les autorités coutumières, religieuses et autres leaders d’opinions de ces localités ont été entretenues sur quatre points essentiels à savoir : qu’est-ce que le mariage précoce, les causes, conséquences et les solutions pour réduire les phénomènes. Partout où elle est passée, à l’ouest comme à l’est du pays, la mission a reçu à peu près les mêmes réponses de la part des populations : Pour elles, le mariage précoce est tout mariage célébré de 7 à 17 ans et les causes tournent au tour de la pauvreté, l’ignorance, les grossesses non désirées, la cupidité et l’irresponsabilité des parents face à l’argent et aux biens matériels des prétendants à leurs fillettes, etc….Les conséquences qu’elles ne sont pas censées ignorer et qu’elles vivent au quotidien sont d’ordre sanitaires voir mortelles dans certains cas, économiques, psychologique, prostitution et déperdition pour ne citer que celles-ci. Les acteurs de la lutte contre le mariage précoce ou forcé ont déploré la fuite de responsabilité de certains parents qui préfèrent sacrifier l’avenir de leurs progénitures pour des sommes dérisoires au risque de leur vie. Des témoignages pathétiques ont été cités en exemple ou une fillette mariée à un très bas âge a succombé aux assauts d’un mari dopé au viagra pendant la nuit des noces ou encore du nombre croissant des jeunes filles tombées et mortes dans des puits pendant la corvée de puisage d’eau qu’elles doivent accomplir comme corvées en tant que mariées mais immatures. Un autre cas non moins pathétique et celui d’une fillette mariée à l’âge de 7ans à un exodant et qui a du faire le veuvage pendant plusieurs mois suite au décès de son mari parti à l’aventure. Face aux nombreux témoignages aussi accablants les uns des autres, des solutions ont été déjà prises au niveau de certaines communes ou des brigades ou comités de surveillance et de protection de la jeune fille ont été mises en place. Ces comités composés des représentants d’ONG, société civile, leaders religieux et autres acteurs qui œuvrent dans ce sens, ont pour rôle de dénoncer tout cas de mariage précoce aux autorités compétentes et sensibiliser les populations sur la nécessité du maintien de la jeune fille à l’école pour l’égalité des chances. Les leaders d’opinion qui n’ont pas manqué de saluer l’initiative des Sultans de l’Air et du Damagaram sur la réduction du cout des mariages dans leurs entités, ont sollicité qu’ils l’élargissent à l’interdiction des mariages précoces et que cela soit suivi d’exemple aux autres chefferies du pays. Pour pallier au vide juridique qui entrave la mise en œuvre efficace des travaux des comités de surveillance et de protection de la jeune fille, les populations ont sollicité l’adoption d’une loi qui criminalise les cas de mariage précoce ou de toutes formes de violences à l’endroit des enfants. Les membres de la mission ont remercié les populations visités pour les initiatives locales prises et ont noté toutes les autres préoccupations qui seront débattues l’ors du forum national sur la question qui se tiendra dans un proche avenir.